
La multinationale romande veut déménager dans le canton de Zoug malgré son ancrage historique au bout du Léman. Son ascension depuis 1915 y est à bien des égards exemplaire, riche en faits divers, en constance et en rebondissements
C’est un moment clé d’une saga qui a duré 110 ans, faite de scandales et de succès. La SGS, installée à la place des Alpes, depuis 1915, la quitte pour se rendre aux Charmilles, à 2 km, toujours au centre-ville de Genève. Nous sommes en juillet 1998, le groupe fait face à l’une des pires crises de son histoire: pertes de 290 millions de francs, suppression massive d’emplois, dont plus de 100 à Genève d’où des postes sont transférés à Bâle. La présidente, Elisabeth Salina Amorini, qui descend de la famille fondatrice de l’entreprise, doit quitter le navire.
Une débâcle en partie due à des pertes de contrats en Indonésie, au Pakistan, où la firme est soupçonnée de corruption, et dans d’autres pays. Mais qui ne remet pas en cause la présence de l’une des principales multinationales romandes (avec près de 100 000 employés dans le monde) à Genève. SGS investit même 47 millions de francs pour agrandir son siège de la place des Alpes construit en 1872, dont elle est propriétaire depuis 1924, et auquel sera accolée une façade spectaculaire en métal et en verre.
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